Né à la Cluse Lieu Dieu (La Clusaz, Haute-Savoie), vers 1568, Noël Hugon-Pergod fut avocat au Souverain Sénat de Savoie, conseiller de Son Altesse Royale Charles-Emmanuel 1er de Savoie, et juge et conservateurs des subsides et dons gratuits des baillages de Chablais, Ternier et Gaillard.
A l’époque la Paroisse s’appelait « Cluse Lieu Dieu », « Cluse » en raison de l’étroit passage vers la commune voisine de St Jean de Sixt, qui reste le passage le plus accessible, et « Lieu Dieu » en raison de la piété des habitants ou de leur dépendance à l’abbaye de Talloires (lire plus loin). La vie de l’époque était très difficile, le climat de la commune située à 1040 mètres d’altitude était très rude et les moyens de s’en protéger tout aussi dérisoires.
Son origine sociale est donc relativement modeste, ses neveux, frères et cousins germains sont alors paysans, mais pas pauvres au sens de l’impôt d’alors, la gabelle. Son grand-père Louis (Noël est fils de Louis, lui même fils de François, qu’estoit fils de Loys, fils d’Estienne, né vers 1460), s’affranchit même de taillabilité personnelle en 1508, affranchissement qu’il devra payer à nouveau avec ses frères Claude et Julius le 6 Avril 1592. Cet acte consiste en l’achat de sa condition d’homme libre, et de celle de ses descendants, mais ne libère pas de toute forme d’imposition !
Les paroissiens de la commune étaient alors sujets pour partie de l’abbaye de Talloires, d’autres, comme la famille Pergod, de Noble et Spectable seigneur Lois de la Faverge, seigneur de Montpon et dépendant des Comptes de Genève (en 1592, Charles Emmanuel de Savoie Nemours).
Après de brillantes études en droit, peut être à l’université de Turin ou de Padoue, Noël HUGON PERGOD devient Avocat et sa situation s’améliore encore. Il obtint des patentes de noblesse le 23 janvier 1597, ses armes étaient, « Coupé de Sinople et d’argent, au lion naissant d’argent, armé et lourpassé de gueules, sur sinople; et une tête de dauphin de sinople languée de gueules sur argent. Cimier, 2 rameaux, un de palmier et un d’oliver partant du sommet du casque » Devise : INFRACTUS PERGOD. C’est alors apogée de la carrière du Sénateur, il faisait figure de personnage considérable à Annecy comme avocat au Souverain Sénat de Savoie, et conseiller de Son Altesse Royale.
En 1603 il obtient un grenier à sel pour sa paroisse d’origine.
Comme ainsy soit que les scindicques, manants et habitants de la ville et parroesse de La Cluse-Lieu-Dieu soient esloignés du grenier à seel [NDLR Thônes] d’environ deux grandes lieues et que l’yver, à cause de la cheutte des grandes neiges, pour estre assis ledict lieu aux plus haultes montagnes de Genevois ils ne puissent avoir accès qu’avec très grande difficulté audict grenier qui redonde au grand préjudice desdicts de La Cluse notamment des pauvres femmes, vefves et enfans orphelins, lesquels sont logés et habitent aux plus haultes montagnies, et lesquels ont desja asses de peyne de descendre en la dicte ville de La Cluse le lundy, jour de marché d’icelle, pour estre esloignés de ladicte ville presque d’une lieue et dudict grenier environ de trois ; à ceste occasion, noble et spectable Noel Hugon Pergod, docteur es droicts,advocat au Souverain Sénat deçà et delà les monts, juge et conservateur des subsides et dons gratuits des bailliages de Chablais, Gex et Ternier pour Son Altesse, originaire dudit lieu de la ville de La Cluse-Lieu-Dieu, auroyt requis maistre Pierre Pavy, fermier du grenier à sel en le Genevois de vouloir consentir ensuitte de son contract de bail et ferme dudict seel que lesdicts scindicques de La Cluse-Lieu-Dieu dressent ung grenier à seel en ladicte ville de La Cluse pour le soulagement des habitans d’icelle, à quoy il auroit volontiers consenty pour les raysons susdictes. Pour ce est il que cejour-d’huy 10 août 1603 […] ADHS E 625 f.207
En 1604 il est avocat des paroissiens de Veyrier du Lac, lesés par l’Église collégiale de Notre Dame d’Annecy (Visites pastorales du diocèse de Genève-Annecy, 1411-1900 : analyses détaillées des visites de Saint François de Sales 1604-1618, texte original des procès-verbaux de ces mêmes visites, notes et documents. Tome 2 / chanoine Charles Marie Rebord, page 727 et suivantes)
Ami de Saint François de Sales, il aurait appris de manière surnaturelle la mort du Saint comme le narre le Révérend P. de la Rivière, dans un extrait de la vie de St François de Sales. C’est cette vision qui est représentée sur le tableau présenté ci-dessous qui date de 1881.
Tableau du XIX représentant M. PERGOD apprenant la mort de St François de Sales.
Ses échanges avec saint François dureront au moins 10 ans, de 1606, lettre (non retrouvée) du 16 juillet 1606 adressée à Noël Hugon Pergod par le prélat, à 1616 (St François de Sales à Monsieur le Prevost de Saint Bernard).
Décédé le 30 01 1624, il est enterré sous la Cathédrale d’Annecy.
Il fera un don dans son testament pour la construction de la Chapelle du Pas à La Clusaz comme l’atteste une plaque apposée sur le mur de cette dernière.
On lui connait 10 enfants :
- 3 fils et deux jumeaux mort-nés
- 4 filles
Sans postérité patronymique, je ne lui ai pas encore retrouvé de descendance cognatique (par les femmes) moderne.